lundi 23 janvier 2017

La confiance en milieu scolaire

                                          

      « Pff, de toute façon je suis trop nul », « J’ai jamais réussi à faire ça et j’y arriverai jamais », « Madame, le français c’est pas pour moi »…Ces mots d’élèves que l’on entend tous les jours font le quotidien des professeurs, parfois désarmés. « Mais non, ce n’est pas toi qui es nul, c’est juste que le travail que tu viens de me rendre ne correspond pas à la consigne » ou encore « Ne te dévalorise pas, ce n’est pas toi que j’ai noté mais un exercice que tu as fait ». Voici les quelques réponses que tout enseignant bienveillant tâche d’apporter pour rassurer, redonner confiance ou renforcer l’estime de soi. 
      La confiance ! Non pas la foi mais la simple confiance ! Mais comment ce mot si laïc, a-t-il perdu ses lettres de noblesse dans le milieu éducatif ? Lui, si proche du mot espérance, lui, qui implique tellement l’idée de sécurité, ne semble plus résonner à travers les murs de l’école. Car comment expliquer la crise que connaît actuellement l’éducation sinon par la perte de confiance des élèves en eux-mêmes, et parfois même des élèves envers leurs enseignants ou bien des parents envers le système éducatif entier ? Ce mot, qui devrait trouver son corolaire l’assurance au sein des couloirs de l’école, semble pourtant avoir perdu de sa hauteur. 
      Certes, la confiance en l’avenir s’étiole au fil des ans. Les jeunes ont souvent grandi dans le constat d’un monde professionnel difficile, voire inaccessible. La persévérance est parfois mise à rude épreuve. Leur capacité d’adaptation ne se limite plus seulement aux changements de classes année après année : ils ont maintenant conscience que leur vie professionnelle sera émaillée de renouvellements de postes, de villes, de collègues voire même de savoir-faire. Face à des questionnements si vertigineux, quelle place accorder à leurs propres émotions, leur individualité, leur Moi profond ? Comment se sentir à la hauteur de la tâche qui nous incombe si on ne se connaît pas soi-même ? Si on ne se sent pas nous-même ? 
       La sophrologie en milieu scolaire peut être un outil d’épanouissement. Elle peut aider à réinstaurer un climat de confiance en soi par l’acceptation et l’accueil des émotions des adolescents. Elle favorise également l’affirmation de soi par la conscience de son corps. La sophrologie, c’est l’accueil de son être entier sans jugement. En cela, elle favorise l’indulgence vis à vis de soi-même. Il s’agit d’oser changer son discours intérieur, de prendre de la distance avec les conditionnements affectifs reçus depuis l’enfance, les « sois bon », « tu es nul », « sois gentil », « sois poli » etc. La sophrologie travaille également sur les valeurs de chaque individu. Il s’agit de les identifier, de les accepter et de les faire vivre, indépendamment de toute morale ou enseignements extérieurs. Avec une meilleure connaissance de soi, il devient alors plus aisé de mobiliser ses capacités et d’oser s’affirmer. La sophrologie aide les jeunes à avoir une écoute bienveillante envers leur corps en changement, envers leurs émotions, leurs doutes, leurs propres valeurs. Tout le travail consiste à donner du sens à son individualité, à son existence afin de retrouver le goût, la curiosité, l’amour propre et l’amour d’autrui.

                                                                       Laure Vuillemin, Enseignante et Sophrologue

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire